LAURENCE ST-GERMAIN INTERPELLE LEGAULT POUR « SAUVER » LE MONT-SAINTE-ANNE

Laurence St-Germain ajoute sa voix à celle des nombreux usagers du Mont-Sainte-Anne qui souhaitent voir la station changer de main. « Si je vous écris, c'est que le temps presse », interpelle la championne du monde de slalom dans une lettre ouverte adressée au premier ministre François Legault.

Originaire de Saint-Ferréol-les-Neiges, la skieuse de 29 ans doit sa carrière au plus beau terrain de jeu du Québec, la montagne qu’elle a toujours eue près de chez elle.

Ce que je cherche à partager à M. Legault, c’est que la montagne n'est pas juste une façon de faire des sous. Je veux que les jeunes fassent du sport, que tout le monde ait accès au plein air facilement. Moi, la montagne m'a permis d’atteindre un niveau olympique, a-t-elle expliqué mardi matin en entrevue à l’émission Première heure.

Plaidant que la montagne est un peu laissée à l’abandon depuis trop longtemps, Laurence St-Germain estime que les infrastructures atteignent un état de désuétude qui approche du point de non-retour.

À chaque année, à chaque fois que je reviens, ce sont des rumeurs de remontées mécaniques qui sont brisées et qu’il faut fermer, des dameuses qui ne fonctionnent plus, le système d’enneigement, énumère l’athlète sans jamais nommer Resorts of the Canadian Rockies (RCR), l’actuel propriétaire de la station de ski Mont-Sainte-Anne.

Plaidoyer pour les acheteurs potentiels

La skieuse ne manque toutefois pas de rappeler qu’un groupe d'investisseurs locaux et étrangers a récemment offert de racheter la montagne et d’investir 120 millions de dollars pour la remettre au goût du jour. Des investissements, estime-t-elle, qui pourraient permettre d’exploiter le potentiel récréotouristique du mont Sainte-Anne été comme hiver.

Je pense qu’il est temps et que ça peut faire une différence maintenant. Si on attend trop et que c’est trop désuet, peut-être que plus personne ne voudra vraiment de la montagne parce que ce sera trop d’argent à investir pour la remettre en état.

La venue annoncée des Jeux du Canada de 2027 à Québec, conclut-elle, devrait presser le gouvernement à agir. Les compétitions de ski alpin et de ski de fond devront se tenir au Mont-Sainte-Anne. Or, dans l’état actuel de la station, je ne vois pas comment ça pourrait arriver, écrit St-Germain dans sa missive adressée au premier ministre.

Une solution d’ici la prochaine saison?

Questionné mardi au sujet du Mont-Sainte-Anne en marge de l'étude des crédits budgétaires de la Capitale-Nationale, le ministre Jonatan Julien a affirmé qu’il espérait qu’une solution soit trouvée avant la prochaine saison de ski.

Des discussions sont en cours, a-t-il affirmé sans donner plus de détails. Le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale n'a toutefois pas manqué de rappeler que c’est le Parti libéral du Québec, alors dirigé par Daniel Johnson, qui a cédé la montagne sans conditions à RCR en 1994.

Rappelons que le gouvernement du Québec est toujours propriétaire du mont Sainte-Anne, mais RCR détient les droits d’exploitation de la montagne jusqu’en 2093 en vertu d’un bail de 99 ans.

Avec les informations d'Olivier Lemieux

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